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Le vacarme était assourdissant.
Une foule immense s'était rassemblée, affluant de toutes les villes du pays. Les conversations fusaient, animées ; et tous semblaient attendre avec impatience quelque chose venant de la mer. A cette heure-ci, il était désormais presque impossible de se frayer un chemin jusqu'aux quais, mais il fallait savoir que le rassemblement avait commencé depuis quelques jours déjà. Maintenant, les retardataires auront bien du mal à voir la mer, la ligne d'horizon remplacée par un amas grouillant d'humains.
Bien-sûr, il n'y avait pas tous les habitants de toutes les villes, certains préférant rester chez soi ou regarder d'un œil méprisant ces badins, à cause de la peur du Nouveau Monde, tout ça. C'était bien dommage, ils pouvaient au moins venir visiter, non ? Et si ça leur plaisait pas, ils repartaient à la nage. Point.
Segnory s'était écarté du groupe pour se balader dans le quartier marchand du coin, qui devait réaliser actuellement le plus gros chiffre d'affaire depuis sa création. Disons que de telles affluences à un seul et même endroit se faisaient rares, vu l'étendue du pays et la cambrousse séparant chaque agglomération. L'homme trainait du côté des magasins d'alimentation, alléché par l'odeur d'un poulet rôti - qu'il imaginait d'ici dégoulinant de gras et d'huile, sa peau dorée et croustillante n'attendant qu'à être dévorée, un délice - qu'il ne parvenait pas à localiser. Il s'apprêtait finalement à y arriver, quand un autre de ces voyageurs lui atterrit brutalement sur le dos, les précipitant tous deux à terre. Mine de rien, l'étranger pesait son poids.
- Mais meeerde, tu pourrais pas faire attention ? Le sol est dégueulasse ici >_<"
- Heu.. Désolé, j'ai glissé, s'excusa l'étranger.
- Wait, j'crois que je t'ai déjà vu...
Segnory se mit à fixer l'individu tout en se relevant. Il l'emmena à part, dans l'une des ruelle les plus désertes possible.
- Tu serais pas un sectaire Pumpkins ?, chuchota Segnory.
- Heu... Ouais. Toi aussi, j'imagine.
- Certes. Alors comme ça, toi aussi, tu vas à " l'Eldorado " ?
- Faut croire. Craterus, et toi ?
Le dénommé Craterus lui tendit la main. Segnory resta un moment immobile à la fixer d'un air suspicieux - c'était pas très hygiénique, tout ça - avant de la serrer.
- Segnory, répondit-il avant de sortir de la ruelle étroite qui sentait pas si bon, au final.
- En fait, je cherchais quelqu'un de la Secte, lança Craterus.
Segnory s'empara d'une pomme sur un étal pendant que le vendeur lui tournait le dos.
- Why ? Moi j'cherche juste quelqu'un avec qui faire une faction. Mais tous ces moutons ont déjà choisi leur camp... On a même pas vu la tête du nouveau pays qu'ils ont tous déjà trouvé leur chef.
- Ouais, mais justement... La Secte est morte, ici. Je cherchais un autre Pumpkins pour la recréer au nouveau pays. Et la faire vivre.
Segnory s'arrêta net et fit volte-face.
- P'tain, j'crois que je suis bien tombé en fin de compte. Heureusement qu'on s'est trouvé, mon pote ! s'enthousiasma-t-il.
- Tu crois qu'il reste d'autres sectaires ? ... Parce que, faut être trois, pour une faction. >_<
- Wha'diz the fock ?! Trois ?! Putaiiin, déjà qu'on galère à être deux ._. J'ai aucune idée de savoir s'il en reste d'autres, moi... Quoi que... J'dois avoir la liste des sectaires qui traîne.
Segnory mit son sac à terre pour chercher le fameux document. C'était un étrange morceau de parchemin, que l'un des trois Seigneurs lui avait remis après son baptême. Il ne savait plus trop lequel, Dark_Drinker peut-être... Ça n'avait pas une grande importance. Toujours est-il que d'une manière inexpliquée, chaque fois qu'un nouveau membre était acceptée dans la Secte, son nom s'inscrivait en encre noire et indélébile. Et si l'un d'eux disparaissait du pays ou quittait la secte, une fine croix se traçait d'un rouge sanglant juste derrière le nom.
Parcourant du regard le parchemin, l'homme fut affolé par toutes les croix. Il ne restait plus grand monde... Ses yeux se posèrent enfin sur un nom. Maillard.
- Regarde ça !, lança-t-il à son compagnon. Il lui tendit le parchemin. Maillard est peut-être dans la foule... Tu le reconnaitrais ?
- Ça m'étonnerait... répondit Craterus en fixant le morceau de papier noirci, les sourcils froncés; à la recherche d'un nom qu'il connaitrait mieux. Visiblement, lui aussi avait du mal à trouver quelqu'un qu'il connaissait et qui pouvait être là.
- Si je comprends bien, va falloir rentrer dans le lard de tous ces gens jusqu'à le trouver ? Et prier pour pas qu'il ait été enrôlé par quelqu'un d'autre ?
- ...
- Je vois, je vais me débrouiller tout seul.
Segnory partit donc furtivement vers la masse de personnes agglutinées. Le soir tombait, et le départ était prévu pour 20h30. Ce qui ne lui laissait plus beaucoup de temps pour trouver Maillard. Et il cherchait toujours un moyen de trouver la troisième recrue... Poussant sans ménagements les citoyens, scrutant les innombrables visages. Jusqu'à ce qu'un accessoire attire son regard. Une personne, revêtue d'une cape vert foncé à moitié repliée sur son épaule, arborait une citrouille au bout d'une chaîne pendant de sa poche.
Segnory lui saisit le bras, et l'étranger se retourna vivement.
- Hé, toi ! Tu s'rais pas Maillard ?
- ... Si, pourquoi ? On se connaît ?
- Non, mais maintenant oui.
Il empoigna Maillard par le bras sans ménagement pour le tirer hors de la foule et l'amener à Craterus.
- Trouvé ! \o/
- Mais qu'est-ce que vous me voulez ? u_u se défendit Maillard.
- Rien, t'inquiètes, on cherchait juste un troisième sectaire pour recréer la secte sur le Nouveau Monde, expliqua Segnory tout naturellement ; c'est fait, donc maintenant tu restes avec nous, et tu te barres pas ailleurs
- Mais euh, j'devais aller à LoH av..., commença Maillard avant de s'interrompre sous le regard des deux Pumpkins. Okay, j'crois que je vais venir avec vous, en fait.
- Excellente nouvelle !
Ils durent interrompre leur conversation quand ils se rendirent compte que le silence s'était installé sur la place. Le ciel nocturne brillait d'étoiles, et désormais, seule s'entendait la houle qui se brisait contre le port. Tous les regards, luisants d'admiration, s'étaient tournés vers l'horizon où un navire brisait silencieusement les vagues dans leur direction. Plissant les paupières, Segnory aperçut trois mâts dressés vers le firmament, ainsi que des immenses voiles fièrement gonflées dans le vent, portant l'embarcation vers l'avant. Toutes les personnes présentes étaient captivées par cette vision qui mettait fin à leur longue attente.
Le bateau était splendide. Il devait sortir tout juste de son industrie. Le magnifique bâtiment se rapprochait, se préparent à s'amarrer au quai. C'est lorsqu'il s'immobilisa que la population put voir à quel point il était grand et somptueux. Construit dans le plus beau des bois, il semblait capable de traverser tous les océans, de braver toutes les tempêtes ; aussi fort qu'un navire de guerre, et aussi léger qu'une pirogue. Gravé en lettres d'or, le nom du galion s'affichait sur la coque. Les voiles étaient d'un blanc immaculé bordé de bleu roi. La proue était bordée d'or massif, et tout sur ce vaisseau était luxueux et brillant de beauté.
- Bordel, ce rafiot est génial ! s'enthousiasma Segnory.
N'empêche, il se demandait combien ça couterait à son porte-monnaie de voyager à bord de cette embarcation. Le navire était nimbé d'une agréable lueur dorée qui donnait foutrement envie, générée par toutes les lanternes qui y étaient suspendues comme autant d'étoiles dans le ciel. L'émerveillement se lisait sur tous les visages.
Finalement, le galion s'immobilisa près de l'embarcadère et un homme en costume apparut sur le pont. Il ouvrit le portillon qui permettait l'accès aux voyageurs, et laissa tomber le pont d'embarquement sur le quai. La foule, les premières minutes de paralysie passées, commença à se diriger bruyamment vers cette embarcation qui l'emmènerait pour découvrir un nouveau monde. Réagissant qu'ils risquaient de finir à la flotte s'ils montaient trop tard, Segnory poussa ses deux coéquipiers devant lui pour les encastrer dans le tas.
Une fois montés sur le navire, ils se frayèrent un chemin pour monter les escaliers et se mettre près de la proue. D'ici, ils purent encore mieux constater l'ampleur du phénomène. Le pont était plein à craquer, les cabines débordaient de nouveaux occupants. Et surtout, dans un périmètre réservé, se dressait fièrement l'équipe visant à maintenir la civilité dans ce monde. Le couple suprême, Nadj et Tronics ; leur second, Urfaneck ; ainsi que les autres modérateurs.
Lorsqu'il ne fut plus possible de faire monter une seule autre personne dans le bâtiment, les marins refermèrent le portillon et se hélèrent des ordres, dirigés par leur capitaine.
- Wow, ce bateau est plein à craquer, constata Segnory ; on devrait en jeter quelques uns par-dessus bord si on veut êtres sûrs de pas couler....
Mais les inquiétudes du sectaire furent infondées, car le fier trois-mats leva l'ancre sans le moindre soucis et prit rapidement de la vitesse, filant dans l'air nocturne, laissant derrière eux le vieux pays et les lumières du port. Adossé contre la barrière, l'homme se dit que le voyage commençait bien si l'on excluait le nombre suffocants de passagers, et qu'il était bien heureux que personne ne soit venu racketter son fric.
Les heures passaient et l'air se rafraichissait. Segnory aimait bien l'odeur salée de l'océan, mais il appréciait moins les embruns qui lui fouettaient le visage. Et il n'avait aucune idée de la durée du voyage. Il se tourna à nouveau vers Craterus, détendu.
- J'ai faim. On descend manger un truc ?
- ...
- Quoi ?
- ... J'me sens pas bien...
- Manquait plus que ça...
Notant en effet que son compagnon avait pris une étrange teinte verdâtre, il soupira et pivota cette fois-ci en direction de Maillard, lui demandant s'il avait un truc contre le mal de mer. Réponse négative. Nouveau soupir. Il entreprit donc de descendre Craterus vers les cabines, à la recherche d'une quelconque infirmerie, tout en se tenant à une distance respectable de l'autre au cas où il ne se sentirait vraiment pas bien. S'en étant finalement débarrassé chez un médecin, il chercha une cabine restaurant aux côtés de Maillard, avant de dégotter un délicieux sandwich - poulet crudité, si ça vous intéresse - qui lui convint parfaitement.
A peine avait-il fini de le dévorer, qu'une voix hurla " Terre ! ". Enfin ! Il retourna au bastingage et constata qu'il arrivait en effet à une grande ville construite sur la côte d'une nouvelle terre. Un sourire illumina son visage. Le galion s'amarra sur le quai délimité par de grandes bouées flottantes. Un superbe phare brillait dans la nuit. L'ancre toucha le fond, et le bateau s'immobilisa. Le couple suprême prit alors la parole, prononçant un discours sur cette nouvelle ville. Il n'écouta que d'une oreille distraite, et retint surtout le nom de la ville. Origine. Il dressa également la tête quand Tronics parla de jeux d'ouverture qui pourrait rapporter de l'argent. Friiiiic.
Le premier jeu serait donc la recherche des pépites d'or... Et celui qui en amasserait le plus remporterait une somme d'argent. Segnory se tourna précipitamment vers Maillard, lui demandant de faire équipe, ainsi, ils rassembleraient leurs trouvailles pour tenter de gagner. Une fois mis d'accord, ils s'agglutinèrent près de la sortie. Au bout de quelques minutes, le portail s'ouvrit, et la foule se déversa. Une bonne partie se fit écraser contre les barrières en tentant de sortir ; l'autre tomba dans l'eau du port en tentant de traverser, tandis que les plus rapides filaient déjà à la recherche de l'or. Segnory jura et enjamba la barrière de sécurité, sauta l'interstice qui séparait le quai du navire amarré, et se lança aussi à l'ouverture des coffres. sauf que beaucoup étaient déjà loin, qu'il se perdait dans cette ville inconnue et qu'il ne trouvait que de la poussière.
Il finit par trouver deux pépites, et croisa Maillard au détour d'un chemin. Visiblement, Craterus était toujours dans sa cabine.
- Alors ?
- Aucune, et toi ?, répondit un Maillard essoufflé.
- Deux...
Réalisant qu'il n'avait aucune chance d'en trouver d'autre, il s'adossa contre un mur en râlant, préférant attendre le second jeu. Évidemment, quelqu'un d'autre empocha la récompense. Revenant près du quai en grognant, il attendit l'annonce de l'épreuve suivant. Oh, génial, chercher des salles secrètes. Une fois encore, la foule partit en courant aux quatre coins de la ville. Il n'avait jamais été très bon à la recherche de salles cachées. Pataugeant dans une sorte de caniveau qui coulait vers l'égout, il chercha un quelconque passage étroit. Et trouva enfin un passage caché sous l'eau. Il s'y laissa tomber en glissant, et atterrit durement dans une salle humide et faiblement éclairée, devant un panneau délabré.
" Ceci n'est pas une salle secrète !"
- Et meeeerde...
S'extirpant avec difficulté du caveau suintant, il se résigna une fois encore et se dirigea vers l'auberge, commandant un fût de bière. Pendant qu'il le descendait, il lorgna les escaliers et décida de s'y aventurer. Dévalant les marches, il découvrit une grande salle somptueuse. " Salle des factions ". Hoho. Sauf que quelqu'un était déjà là, en train d'empocher la prime de découverte.
- Et meeeerde...
Définitivement achevé, il retourna s'asseoir dans la taverne en attendant la fin des festivités. Greuh. La prochaine fois, il emporterait sa dague pour trancher la gorge de ceux qui oseraient lui passer devant. Commandant un whisky, il constata que ni Craterus ni Maillard ne se pointaient. Peut-être trouvaient-ils des salles. Bien.
Et puis, au bout d'une longue heure d'attente à regarder les autres brasser de l'air, un cor retentit, annonçant l'évènement ultime de la soirée. L'ouverture des portes. Se levant, il suivit le courant de population, cherchant ses coéquipiers. Les herses se soulevèrent. Finalement, au moment de suivre tout ce monde qui s'échappait, il se résigna et fit demi-tour. Direction salle des factions.
Il descendit les escaliers pour la seconde fois et se plaça derrière les quelques autres hommes qui attendaient devant le pseudo-notaire.
Finalement, se fut son tour. Le notaire et le Seigneur s'affrontèrent un instant du regard.
- Nom ?
- Segnory.
- Nom de la faction ?
- Pumpkins.
- Description ?
- Heu...
- Argent ?
Le nez fixé sur le papier qu'il remplissait, le bonhomme tendit la main vers lui en attendant l'argent. Son précieux fric. Il prit sa bourse de départ à contrecœur, celle qui contenait les cent écus nécessaires, et la déposa dans la main potelée du notaire qui l'empocha. Un dernier coup de tampon, et le parchemin fut à lui. Segnory lorgna la feuille avec surprise, en se demandant si c'était vraiment aussi facile que ça de se créer une faction, puis sortit dans la rue. Voilà, il était propriétaire de la sixième faction créée sur ce nouveau pays, champagne ! Il plia le parchemin officiel et le glissa dans sa veste de cuir. S'arrêtant devant la boulangerie, il voulu acheter un morceau de pain et mit sa main dans sa poche, avant de se rappeler avec dépit que son compte affichait un zéro. Il se détourna avec regret en grognant.
- Craterus a intérêt à m'en rembourser une partie.
Et il passa les herses relevées de la ville, ignorant les mendiants qui cherchaient déjà à se faire recruter.
L'histoire des Pumpkins, première partie, tirée du Journal des Mémoires.
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( N'importe quoi ! )
Hé ben, bravo Seg ! T'as même pas eu la flemme t'as vu ! T'en est capable !
Voilà qui retrace les premières heures du serveur et de notre faction.
N'empèche, les dialogues sont très... réalistes :)
Bref, super RP quand même
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GG ! C'est hyper complet et vachement bien fait ! Continue comme ça !
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The Dude Abides
Viiiiiite seg !
La suite ! C'est super
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My Playlist : https://www.youtube.com/watch?v=pzAo3Hj … &index=2◢◤
Superbe,ça m a bien fait rire !
ps:t as mis epave finalement
Dernière modification par Destinais (06/11/2012 23:59:06)
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UN GRAND HOMME A DIT : YE NE COMPRENDS PAS MON FRERE
L'intelligence c'est pas difficile,suffit de penser a une connerie et de faire le contraire!
Merci !
Et oui, j'essaye cette fois-ci de recoller nos comportements/paroles respectifs... xD
Non, j'ai pas utilisé épave ! :o
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( N'importe quoi ! )
Ah que de souvenirs ^^
J'me souviens bien de la folie à l'arrivée du serveur et des galères pour arriver à ce que sont les Pumpkins aujourd'hui
Très très bon rp :)
Merci Seg' pour la nostalgie du bon vieux temps
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J'aime :) Bon RP
GG seg!!!
Je t'aime, continue ainsi
c'est superbe et réaliste
Très bon RP Seg ! Bravo :)
J'attend la suite avec impatience !
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Superbe rp seg, et je ne connaissait pas autant les détails de la création de la fac!
J'ai hâte de lire la suite, avec la construction de notre vieux cube de stonebrick
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Ancien Pumpkin du Rp, j'arrive sur le Hc
Yop! Je pensait faire un Rp sur la secte Pumpkins en elle meme, son histoire, ses croyances tt ca :)
J'attends votre confirmation et je me lance :)
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Suite s'il vous plait :3
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UN GRAND HOMME A DIT : YE NE COMPRENDS PAS MON FRERE
L'intelligence c'est pas difficile,suffit de penser a une connerie et de faire le contraire!
Le matin se levait à peine.
En fait, après avoir passé les herses, Segnory avait passé le restant de la nuit à somnoler pas très loin de la ville, dans la sécurité relative des lumières d'Origine, à attendre Craterus ou Maillard - voire les deux, c'était mieux. Mais aucun des deux ne s'était pointé, et il n'avait absolument aucune idée d'où les trouver. Ça commençait bien.
Les premiers rayons solaire perçaient la fine couche de nuages. S'étirant avec peine, il se leva du banc de bois très inconfortable qu'il avait trouvé pour la nuit. L'air était gelé, et une vapeur blanche montait rapidement dans les airs à chaque fois qu'il expirait. Il ne s'attendait pas à un tel changement de température entre les deux pays. Si seulement il avait pu voler la cape de Maillard... Combien de temps encore devrait-il patienter avant qu'un des deux ne se pointe ? Craterus avait passé toute la nuit dans sa cabine. Dur.
- Bonjour, fit une voix juste derrière lui.
Il se retourna vivement, faisant face à celui qui l'interpellait.
- Qui êtes-vous ?..
- Je m'appelle Leoregnier.
- Passionnant, et tu veux quoi ?
Un sourire se dessina sur le visage de Leoregnier.
- On m'a dit que certaines factions recrutaient... Je ne suis qu'un vagabond solitaire qui cherche une bonne équipe, expliqua Leoregnier.
- Mouais, t'façon, je me sens un peu seul là... T'es embauché. Moi, c'est Segnory, propriétaire de la faction Pumpkins.
Après un court instant de silence, Segnory reprit la parole ;
- T'as un truc à manger ?..
Leoregnier haussa les épaules en hochant la tête négativement. La réponse du Seigneur Pumpkins fut un long et déchirant gargouillement. Si seulement il avait fait ses réserves sur le Serenity... Il n'avait rien à bouffer, et pas le moindre sous en poche pour s'acheter de quoi bouffer. Il tangua d'un pied sur l'autre, réfléchissant rapidement à la suite. Attendre ? Partir avec leoregnier ? Saisi d'une idée lumineuse, il fixa son nouveau compagnon avec un sourire appuyé.
- ... Quoi ?, s'inquiéta Leoregnier.
- T'as de l'argent.
- ... Oui.
- Donne. On va s'acheter un peu de quoi survivre.
Passant de nouveau sous les herses de la ville, il se dirigea vers les étals des marchands. Choisissant la boulangerie, il s'y engouffra et fit l'acquisition de plusieurs morceaux de pain dorés. Il en lança une partie à Leoregnier.
- Allez, on se casse ! Les deux autres nous rejoindront, annonça le Seigneur d'un air décidé.
- Comment ils nous retrouveront ?
- Ils vont se débrouiller, répondit Segnory.
Le voyage s'annonçait plutôt long. La route de dalles de pierre s'étendait dans trois directions après la sortie. Des chantiers se dressaient déjà du haut des falaises, dominant le monde de leurs tours naissantes. Certains avaient commencé à bosser tôt le matin, et durement. Deux superbes ponts de bois se dressait une centaine de mètres plus loin, franchissant un fleuve limpide. Le soleil continuait son ascension dans le ciel, éclairant de plus en plus leur existence, et la population de ce Nouveau Monde s'éveillait rapidement également. Il faudrait qu'ils se dépêchent de partir, s'ils ne voulaient pas rencontrer d'ennuis...
La dernière difficulté était désormais de choisir un chemin. Le choix pouvait se porter sur l'une des routes, ou bien sur la cambrousse. Ils pouvaient même se jeter à l'eau depuis le bord du quais, et rejoindre l'autre côté du territoire à la nage, mais le pain n'aurait pas réellement supporté un tel traitement. Consultant brièvement Leoregnier du regard, il finit par de se décider sur la route la plus à droite. Partant d'un pas pressé pour mettre le plus de distance entre eux et Origine, il fut une nouvelle fois obligé de s'arrêter quand une voix le héla. Se retournant, il fixa d'un air exaspéré les deux énergumènes qui retardaient encore le départ.
Maillard s'avançait vers eux d'un pas vif et frais, tandis que Craterus trainait quelques mètres derrière, l'air franchement pas aussi frais que son camarade; le teint grisâtre et les yeux cernés. Il avait du passer une très mauvaise nuit et rêvé de délicieuses nausées. Cette vision amusa Segnory. Bwahahaha. Il tiendra jamais la route.
Maillard et Craterus firent la connaissance de Leoregnier. L'humeur de Craterus n'était pas meilleure que sa santé. Double amusement chez Segnory. Cette fois, ils purent réellement se mettre en route. Leur compagnie était au complet, et normalement, plus rien ne devrait les arrêter. Pour le moment.
* * *
- J'en ai maaaaarre ! s'effondra Segnory.
- Mais... On a seulement fait 5 kilomètres... protestèrent Maillard et Leoregnier.
- C'était 5 kilomètres de trop, c'est bon, je décrète qu'on est assez loin d'Origine. Je crève la dalle et mes jambes n'ont plus de piles. Soit vous coopérez et on s'installe ici, soit je m'assois par-terre, je bouge plus et vous partez sans rien. J'ai tous les droits sur cette faction, sans moi vous pouvez absolument rien faire. Héhé.
Petit sourire de vainqueur. Maillard et Leoregnier se contemplèrent d'un air consterné, cherchant un soutien visuel du côté de Craterus, mais ce dernier avait entamé sa mutation en zombie et errait près d'un tronc d'arbre. Ils soupirèrent et cédèrent. En même temps, ils n'avaient pas trop le choix.
Segnory se réjouit et sortit le pain de son sac de voyage pour l'occasion. Ils avaient marché pendant deux bonnes heures, s'arrêtant à de multiples reprises pour faire des repérages ou pour s'assurer que Craterus n'était pas mort. Le malade n'avait rien dit durant tout le trajet.
Désormais, le soleil brillait à son zénith ; mais l'air restait frais. Distribuant la croûte à tous les membres de leur petite faction, Segnory partit manger sous un arbre, voisin à celui de Craterus.
- Mec. Tu survis ?, demanda-t-il.
Pas de réponse.
Tant pis, au moins, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas prendre des nouvelles... Son compagnon eut juste la foi de prendre la demie-baguette qu'il lui tendait, avant de s'asseoir à son tour pour grignoter. Segnory avait fini sa part que l'autre avait à peine commencé... Désespérant. Il abandonna Craterus à son calvaire pour retourner vers les autres. Il était peut-être temps de s'installer, non ?
Il entraîna Leoregnier et Maillard vers la forêt qu'ils avaient traversé précédemment. La construction de leur petit Empire allait commencer. Il commença d'abord par mettre en commun les fonds pour parvenir aux besoins financiers de la faction. Mine de rien, ça coutait cher, cette connerie... Leoregnier et Maillard donnèrent ce qu'il leur restait après leurs achats en ville, et ils rassemblèrent l'argent dans une bourse commune. C'était un bon début. Segnory planqua leur compte en banque dans un coin de son sac de voyage. Ensuite, il fallait trouver l'emplacement exact où poser leurs premières marques, et surtout, commencer à déblayer le terrain et à travailler. Ils avaient avoir du travail pour rattraper leur retard sur les autres factions...
Les hommes se mirent rapidement au labeur. Arpentant la plaine, commençant à traquer des animaux, explorant les environs... Certains rencontrèrent des vagabonds solitaires qui marchaient non loin. Après une brève discussion, quelques uns décidèrent de se joindre à leur compagnie pour les aider. Leur faction grossit d'un seul coup, passant de quatre membres à un peu moins d'une dizaine. Ils firent connaissance et constatèrent avec joie que Craterus avait décidé de se lever et que la maladie semblait l'avoir quitté. Ils discutèrent longuement de leurs trouvailles, de ce qu'ils avaient vu ou découvert, et mirent en commun leurs premières ressources ; gibier, armes de pacotille, bois...
La fin de la journée approchait finalement, déclinant le ciel en diverses teintes de rouge et d'orangé. Le soleil disparaissait peu à peu sous la ligne d'horizon, délivrant ses derniers rayons. Cela ferait bientôt un jour déjà qu'ils seraient arrivé sur cette nouvelle Terre, et la bonne humeur régnait dans leur camp, les hommes étant ragaillardis par la force de la communauté et l'impression de se sentir puissants rien que par leur mental d'acier. Leur communauté venait de débuter, mais ils sentaient qu'ils pourraient aller très loin en restant soudés.
Une petite patrouille s'était éloignée pour guetter les alentours, histoire de vérifier que personne ne viendrait les déranger. Ils venaient de pénétrer dans une forêt enneigée à l'atmosphère plutôt calme. Les sapins étaient immenses et protecteurs, leur garantissant la sécurité de l'obscurité, qui leur permettait de voir sans être vu. Segnory faisait partie de cette petite patrouille, bien décidé à acquérir une connaissance du terrain ; accompagné par Bistoofly et Akhenops. Soudain, il repéra quelque chose qui lui donna le sourire, non loin d'eux, poussant au milieu de fougères.
- Regardez ça ! Des citrouilles sauvages ! C'est un signe !, s'enthousiasma le Seigneur. Allez, coupez-les et rapportez-les au campement, ça nous aidera à motiver les troupes... En tout cas, c't'endroit est fait pour nous !
Ses deux sectaires s'avancèrent vers les cucurbitacées en brandissant des machettes primitives, bricolées avec du bois solide et des pierres tranchantes. Ils commencèrent à sectionner les plantes, et emportèrent la récolte en sens inverse, brandissant fièrement et avec précaution ces légumes sacrés. Il ne faudrait pas froisser leur Dieu...
Pendant que la lumière des torches d'Akhenops et de Bistoofly s'éloignaient, Segnory continua seul sa route, marchant en silence sur le tapis de mousse et de feuilles séchées. Deux lueurs tremblantes le firent s'arrêter net.
A quelques mètres de lui, un magnifique spécimen se dressait fièrement et sans crainte. La lumière de la lune d'argent se reflétait dans ses iris sauvages et dorés. Son pelage cendré se dressait, hirsute, le long de son échine ; ses oreilles triangulaires et veloutées étaient incurvées vers l'humain, quêtant le moindre bruit de sa part. Quatre pattes solides et effilées soutenaient le corps musclé et svelte. Le Seigneur se délectait d'observer ce loup, sa tête fine et royale, ce regard profond et intelligent, ce port altier. C'était une magnifique bête.
Un grondement brisa le silence de leur contemplation mutuelle. Les babines du fauve se retroussèrent, laissant poindre le bout de ses crocs blancs et luisants, alors que le grondement rauque et guttural montait de sa gorge et gagnait en ampleur. Le Seigneur déporta lentement la main vers sa ceinture, enserrant avec force le manche de son épée. D'un léger mouvement du coude, la lame sortit de son fourreau avec un crissement métallique. Réagissant à ce son, le canidé lança un aboiement puissant et menaçant dans sa direction, ouvrant grand la clapet pour dévoiler ses quarante-deux crocs. Le somptueux monstre se tassa au sol en position de combat, sa queue noire dressée à la verticale, le museau ouvert, les yeux plus sombres et agressifs que jamais.
Segnory jeta un regard aux dents d'ivoire et aux griffes d'ébène. Puis, sans prévenir, il fendit sa garde et la lame d'acier passa à quelques centimètres du loup. Ce dernier saisit l'occasion et bondit sur son agresseur. Ses pattes griffues le heurtèrent violemment et il fut projeté au sol. Redressant son épée, il plaça vivement la garde dans la clapet de la bête, lui empêchant d'être broyé sous des mâchoires puissantes. Il finit par retourner la bête sur le dos et à l'immobiliser ce Taylor Lautner. Il sortit un os de son sac et après maintes conversations silencieuses, il finit par dompter à peu près la bête. Il s'empressa tout de même de lui nouer un morceau de cuir autour de la tête le temps de mieux la maitriser. Se relevant, il empoigna son loup par le collier de fortune qu'il lui avait enfilé autour de l'encolure. Puis il se dirigea tranquillement vers le campement.
En le voyant revenir avec cet étrange butin, les autres interrompirent leurs activités pour observer l'animal.
- Un nouveau membre, et fier défenseur ! annonça Segnory.
Il remarqua alors qu'un trou béant avait été creusé dans le sol et qu'ils commençaient à en extraire minerais et matériaux, tandis que d'autres dépeçaient du gibier ou coupaient des bûches. Un bon début. Craterus et Maillard avaient également bossé avec les citrouilles ; après en avoir récolté les graines pour les replanter plus tard, ils avaient découpés plusieurs masques dans la chair orange pour en couvrir leur visage, tel que le voulait la tradition légendaire de la Secte. Le travail réalisé était superbe ; fin et méticuleux, les masques semblaient à la fois solides et confortables, et des motifs avaient été taillés au couteau dessus, et il en résultait un aspect visuel agréable.
Prenant son masque, il le mit en place sur son visage avec fierté. Puis il s'avança vers Leoregnier, qui finissait de tailler un morceau de roche. Une bonne centaine étaient déjà empilés ; grossièrement taillés mais suffisamment solides pour commencer à bâtir.
Segnory en saisit un à bout de bras et le porta jusqu'à un endroit défriché, puis le laissa tomber. Il venait de poser la première pierre de leur monde.
- Je déclare que ces terres sont désormais nôtres ! Ici commence notre règne ! cria-t-il en se tournant vers les autres.
Ici, nous bâtirons le plus prospère des royaumes.
L'histoire des Pumpkins, deuxième partie, tirée du Journal des Mémoires.
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( N'importe quoi ! )
Juste génial ! Tu m'as fait beaucoup rire ;)
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The Dude Abides
La suiiite !
C'est super
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My Playlist : https://www.youtube.com/watch?v=pzAo3Hj … &index=2◢◤
Suite s'il vous plait :3
Sa a marche une fois,pourquoi pas deux ;3?
Super comme le premier,j'étais mort de rire.
Par contre bistoofly est arrivé bien plus tard!
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UN GRAND HOMME A DIT : YE NE COMPRENDS PAS MON FRERE
L'intelligence c'est pas difficile,suffit de penser a une connerie et de faire le contraire!
Egale à toi même Segnory \o/
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Parole de nain ! ce texte est Trés Bien ! bravo a toi ! Trés bon Rp !
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Modérateur Du Serveur Srp. je me tiens a votre disposition pour toute question/requête.
AH j'avais pas vu ! Quel Rp :)
J'adore !
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Juste pour vous prévenir que je serais absent jusqu'a dimanche car je pars en vacances les gens ^^'
Tchouss !
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La suite! La suite!
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C'est juste Génial !!!!!! =)
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